Abidjan : une rencontre des bâtisseurs de l’Afrique numérique
Posté par mediatic le 12 décembre 2012

Et pour cause. Rien que les perspectives de la téléphonie mobile ont de quoi donner le tournis. Il y a en Afrique Subasaharienne « plus de 460 millions de clients mobiles fin 2011, avec un taux de 33% par an en moyenne de croissance du volume de clients depuis 10 ans », note l’un des intervenants au colloque, Vincent Douin, Directeur de Greenwich Consulting . Avec un potentiel de 110 millions de smartphones à horizon 2015, le continent africain occupe la première place mondiale pour les transactions par téléphone. Ces chiffres donnent une idée sur les autres usages possibles sur le continent, confronté à d’énormes difficultés en terme de circulation de l’information.
En bref, les TIC sont entrées de plein pied dans cette partie du monde parfois considérée comme à la traîne. En attestent d’ailleurs les profils des différents participants à ce colloque. Des blogueurs aux entrepreneurs en passant par les créateurs d’application, les journalistes, les opérateurs de télécoms.
Créateurs et usages
Pour que l’Afrique trouve sa place dans ce domaine, elle doit prendre des initiatives et offrir ses propres produits. A l’exemple du Congolais (de Brazzaville) Verone Mankou, créateur de la plus célèbre des tablettes numériques made in Africa, la Way C et du premier smartphone subsaharien, Elikya. Sans complexe face aux mastodontes du secteur tels l’Ipad, la Way C fait son chemin et ses perspectives sont prometteuses. Au point que son créateur prépare une autre tablette à bas coût à l’intention du secteur éducatif.
Parmi les autres usages de ces TIC pour aider les Africains à se rendre maîtres de l’avenir, l’on peut citer le projet Sunu Sénégal. Cheik Fall et son équipe ont mis en place une plate-forme (http://www.sunu2012.sn/) grâce à laquelle chaque citoyen sénégalais qui le désirait a participé à l’observation des dernières élections présidentielles avec son téléphone portable connecté à internet. La plate-forme a permis de garantir la transparence et la crédibilité du scrutin. A l’heure où les élections sur le continent débouchement presque toujours sur la contestation et malheureusement sur la violence, nombreux sont ceux des participants au 4M – notamment les Congolais – qui ont pensé importer le projet dans leur pays.
De leur côté, les blogueurs venus des quatre coins du continent ont échangé les expériences et les bons procédés. Journalisme citoyen, engagement politique, crédibilité, sécurité, toutes ces questions ont été abordées. Surtout, des passerelles ont été déployées qui vont sans aucun doute consolider la grande famille du journalisme citoyen. Il est ressorti par ailleurs, au fil des échanges, que les opérateurs des télécoms n’accompagnent pas assez les créateurs d’applications. Des applications pertinentes pourrissent dans ordinateurs alors que, de l’autre côté, des besoins attendent d’être comblés.
Publié dans News | Pas de Commentaire »