Un Vice-Premier ministre en charge des PTT pour booster les TIC ?
Posté par mediatic le 22 février 2010
Parmi les innovations à retenir du nouveau gouvernement Muzito que le président Kabila a mis sur pied depuis vendredi 19 février dernier, il y a cette mise en exergue spectaculaire du ministère des Postes, Téléphones et Télécommunications (PTT) dont le titulaire a rang de Vice-Premier ministre. C’est la toute première fois, dans l’histoire politique du pays, que ce ministère ait une si grande préséance au sein du gouvernement. D’où la question que les uns et les autres ne manquent de se poser : pourquoi ? Est-ce simplement pour des raisons d’équilibre géopolitique au sein du gouvernement que le titulaire des PTT – Simon Bulupiyi – a rang de Vice-Premier ministre ? Ou bien parce que les hautes instances de
la République ont enfin compris le formidable potentiel dont regorgent les PTT ?
Pour notre part, nous voudrions bien croire en la deuxième explication. D’abord parce que le secteur des PTT, après le tsunami de la crise financière internationale et la chute des valeurs minières, a été l’une des principales sources de financement du budget de l’Etat. Ensuite, du fait de l’importante marge de croissance dans ce secteur capable de générer des milliards de dollars à la République. Avec des effets d’entraînement dans les secteurs économique et social de la vie nationale.
Nécessaires changements
La décision de nommer un Vice-Premier ministre à la tête des PTT pourrait aussi avoir été dictée par la nécessité de mettre de l’ordre dans ce secteur à problèmes. Y a-t-il lieu de rappeler ce rapport élaboré par le Sénat il y a deux ans et d’après lequel près de 5 milliards de dollars échappaient à l’Etat du fait de la fraude dans le secteur des télécommunications ? Au moment où le gouvernement se débat pour trouver des moyens pour financer son programme de reconstruction, il ne semble en effet pas possible de rester insensible à ce genre de situations.
Le gouvernement doit remettre de l’ordre, notamment en bouclant le processus de réforme de l’Office Congolais des Postes et Télécommunications (OCPT), l’opérateur public sans qui les Congolais demeureront à la merci des opérateurs privés motivés par le gain et rien d’autre. Quelques jours avant le remaniement, la ministre sortante des PTT annonçait la prochaine inauguration du réseau à fibre optique de l’OCPT qui allait révolutionner le secteur en offrant aux Congolais des services de qualité à moindre coût.
Voilà un chantier que le Vice-Premier ministre se doit de faire aboutir dans les plus brefs délais. Tout autant qu’il devra faire le suivi de l’éternel projet de loi sur les TIC qui moisit toujours dans les tiroirs du ministère des PTT plus de deux ans après qu’il ait fait l’objet de discussions entre le gouvernement, les professionnels du secteur, les partenaires au développement (Banque mondiale, organisations régionales…).
Il faudra rappeler à ce propos que le quatorzième Sommet de l’Union africaine (UA), qui s’est déroulé sur le thème principal, «Les Technologies de l’information et de la communication en Afrique : Défis et perspectives pour le développement » du 25 janvier au 2 février 2010 à Addis-Abeba (Ethiopie) a érigé les TIC au rang de « secteur hautement prioritaire ».
La RDC a donc tout intérêt à rattraper son retard de peur de demeurer, dans ce domaine, le grand trou au cœur de l’Afrique.
Le nouveau Vice-Premier ministre en charge des PTT a donc énormément de travail en perspective. Aucun doute que sa position au sein du gouvernement lui donnera une marge de manœuvre plus importante que ses prédécesseurs. Dans tous les cas, c’est aux résultats que les professionnels du secteur et les Congolais dans leur ensemble le jugeront.
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