Dialoguer avec la radio: les TIC au service de nos agriculteurs
Posté par mediatic le 24 juin 2009
Les TIC ne sont pas des technologies réservées à une petite catégorie de personnes instruites habitant les grands centres urbains. Les usages pratiques de ces technologies peuvent profiter à toutes les catégories de la population, des instruits aux analphabètes, des citadins aux ruraux. En témoigne ce programme soutenu par African Farm Radio Research Initiative (AFRRI) dans les contrées rurales en Afrique. La recherche s’articule autour de deux grandes questions : comment et par quels moyens la radio est-elle la plus efficace pour permettre aux petits exploitants agricoles africains de relever les défis de la sécurité alimentaire ? Et comment de nouvelles technologies comme le téléphone portable et les lecteurs MP3 peuvent-ils accroître l’efficacité de la radio comme outil de communication interactif et durable en matière de développement ?
Malheureusement, la République Démocratique du Congo ne figure pas encore sur la liste des pays qui bénéficient de ce programme, alors qu’elle connaît elle aussi une « prolifération » des radios. Mais l’expérience peut nous inspirer et nous instruire sur tous les bénéfices à tirer des TIC. Ci-dessous un extrait de l’article publié sur le site ICT UPDATE au sujet de cette intéressante expérience.
(…) Autrefois, la radio était un moyen de communication unidirectionnel : les émissions informaient les auditeurs. Mais avec la récente explosion des chaînes de radio sur tout le continent (plus de 300 au Mali, 120 au Ghana et plus de 150 en Ouganda) et l’arrivée des TIC modernes, les offres de communication radiophonique interactive et bidirectionnelle avec les paysans se multiplient.
Ces dix dernières années, le portable a envahi l’Afrique et bouleversé les schémas de communication interpersonnelle. On peut désormais envoyer et recevoir des informations rapidement et facilement, et même transférer des fonds et des crédits. La conjugaison de la mobilophonie et de la radio apporte une dimension nouvelle et innovante à la programmation radiophonique. Tout d’abord, les auditeurs peuvent appeler la chaîne et poser des questions, parler aux invités ou à d’autres auditeurs. Les diffuseurs les incitent aussi à envoyer des textos pour réagir, poser des questions ou y répondre, participer à des jeux-concours.
Depuis 2007, l’AFRRI (African Farm Radio Research Initiative) s’intéresse à l’efficacité du soutien apporté par la radio à la productivité agricole et aux besoins alimentaires. C’est Farm Radio International qui mène ce projet, en partenariat avec World University Service of Canada. La recherche s’articule autour de deux grandes questions : comment et par quels moyens la radio est-elle la plus efficace pour permettre aux petits exploitants agricoles africains de relever les défis de la sécurité alimentaire ? Et comment de nouvelles technologies comme le téléphone portable et les lecteurs MP3 peuvent-ils accroître l’efficacité de la radio comme outil de communication interactif et durable en matière de développement ?
L’AFRRI travaille avec des chaînes de radio au Malawi, en Tanzanie, en Ouganda, au Ghana et au Mali en vue de renforcer les émissions de radio destinées aux paysans. L’équipe du projet a sélectionné 25 chaînes, publiques, communautaires et commerciales, cinq par pays. Au travers d’une série d’activités de recherche et de formation, l’AFRRI aide les animateurs à fournir aux paysans les informations nécessaires et une chance supplémentaire de se faire entendre. Cette initiative se caractérise par l’expérimentation de nouvelles technologies afin de produire des émissions de radio divertissantes et interactives et d’être plus proche des auditeurs.
En 2008, par exemple, l’AFRRI a organisé un cours de formation en programmation de récits agricoles pour le personnel des chaînes de radio. En six jours, ils ont appris des méthodes de recherche communautaire et à élaborer un conducteur, obtenir un bon enregistrement et tirer parti des réactions des auditeurs.
Tests
L’AFRRI a distribué des lecteurs-enregistreurs MP3 aux participants pour qu’ils les utilisent durant la formation et ultérieurement pour réaliser des programmes. L’équipe les avait soigneusement choisis à partir d’une étude de marché et d’une série de critères correspondant aux besoins des diffuseurs associés au projet : prix, accessibilité, facilité d’emploi, compatibilité avec les équipements existants et disposition du fabricant à travailler avec le projet. Avec ces lecteurs MP3, les animateurs disposent de leur propre appareil pour enregistrer les interviews, stocker des fichiers et recueillir des récits.
Durant le cours de formation au Malawi, les concepteurs d’émissions ont testé les lecteurs et découvert le moyen d’enregistrer les appels sur portable. En mettant l’appel sur haut-parleur et en collant le lecteur sur l’appareil, il est avisé enregistrer l’interview et ensuite la monter et la diffuser sur les ondes.
Comme les chaînes de radio du Malawis participant à l’AFRRI n’ont ni câbles ni connexions pour relier un portable à une console de mixage, cette nouvelle technique s’est avérée très pratique pour parler à des experts et à des paysans sur le terrain, sans coût de déplacement.
Bien que cette technologie ne remplace pas une rencontre personnelle, le fait de pouvoir enregistrer une interview téléphonique apporte un plus et réduit la distance entre experts et paysans. L’histoire de la chaîne de radio communautaire Dzimwe, à Monkey Bay, au Malawi, témoigne des avantages de ce système.
Cette station de radio avait lancé une campagne pour promouvoir l’utilisation d’un maïs amélioré hybride et renforcer la sécurité alimentaire des paysans de la région. Dans le cadre de cette campagne, une de ses émissions présentait les inconvénients liés à la culture de cette variété de maïs. De nombreux paysans préféraient le goût des variétés locales, bien que le rendement soit plus faible que celui de la variété hybride.
La diffusion des critiques émises par les paysans qui cultivaient déjà la nouvelle variété déforçait la campagne promotionnelle, beaucoup d’auditeurs n’ayant d’oreilles que pour les avis négatifs et les inconvénients. Pour surmonter ce problème, on aurait pu diffuser la réaction de spécialistes ou d’experts agricoles ; mais cette solution était difficilement envisageable à l’époque, vu la longue distance à parcourir pour aller interviewer le spécialiste du Ministère de l’agriculture à Lilongwe, capitale du pays. (…)
Pour lire tout l’article, cliquer sur ce lien: http://ictupdate.cta.int/fr/Dossiers/Dialoguer-avec-la-radio
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