Microsoft investit « enfin » le chantier congolais
Posté par mediatic le 25 mars 2009
Enfin. C’est le mot. Après plusieurs années de « politique indirecte », Microsoft a décidé de s’installer officiellement en République Démocratique du Congo. Il était temps, estiment les connaisseurs congolais du monde informatique et autres consommateurs des technologies de l’information et de la communication (TIC) qui étaient froissés dans leur amour-propre de voir leur pays, malgré sa position stratégique au cœur de l’Afrique et son énorme marché potentiel de 60 millions d’habitants, figurer sur les listes annexes du la multinationale informatique. Alors que des pays comme le Sénégal,
la Cote d’Ivoire ou le Cameroun bénéficiaient de « traitements de faveur ».
Cette situation va peut-être bientôt relever du passé avec la nomination, au niveau de Microsoft, d’un directeur-pays ayant en charge les deux Congo. M. Manya K. Yav a le double avantage d’être un natif de
la RDC mais aussi d’avoir supervisé les programmes de l’entreprise au niveau de plusieurs pays du continent. Il arrive en RDC en connaissant tous les défis auxquels son entreprise aura à faire face, au regard des réalités particulières du Congo d’aujourd’hui. Notamment une législation inadaptée – ou inexistante – en matière des TIC, un environnement socioéconomique un peu trop fluctuant, une volonté politique pas encore assez évidente… En bref, une visibilité peu satisfaisante. Ce sont d’ailleurs, visiblement, ces réalités particulières qui n’ont pas, pendant toutes ces années, motivé sa multinationale à s’installer sur place. Ont-elles sensiblement changé au point d’encourager la direction à lever une nouvelle option. Manya Yav estime qu’il y a eu quelques évolutions. Mais, surtout, ce sont les challenges futurs qui le motivent.
Pour prendre la mesure des enjeux, il a déjà fait le tour de Kinshasa pour faire un état des lieux, mesurer les besoins, évaluer les opportunités. Il a visité des institutions d’enseignement et s’est entretenu avec des officiels, dont le ministre de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Professionnel (EPSP) qui sera l’un des interlocuteurs privilégiés de Microsoft dans l’implimentation de son programme. Parce que, comme le fait remarquer Aminata Sow, directrice Marketing pour Microsoft Afrique de l’Ouest et du Centre, l’entreprise ne fait pas que des affaires. Elle dispose aussi d’un ambitieux programme d’appui à la promotion des technologies de l’information et de la communication. Un aspect assez méconnu en RDC, reconnaît-elle, mais qui constituera un des socles de l’action future du bureau de Kinshasa. Déjà, en avril prochain interviendra la signature de l’accord-cadre avec le gouvernement, document qui définira les modalités d’action de Microsoft dans ce domaine.
Un immense chantier
Du travail, il va y en avoir. Pour donner un chiffre, environ 85% des produits Microsoft utilisés en RDC sont des pirates, a fait remarquer Manya Yav. En plus, la marge de progression est immense si on tient compte du fait que, selon les statistiques fournies par l’Union Internationale des Télécommunication (UIT), moins de 2% des Congolais ont accès à l’ordinateur. Un immense marché à conquérir. D’autre part, il faut aider les clients à optimiser l’usage des produits Microsoft dont ils disposent déjà. Cela fera l’objet de séminaires dont le premier se tient à partir du 26 mars 2009 dans le cadre de la campagne mondiale dénommée « People Ready » ou « Peuple prêt ». Face à l’incertitude régnant sur les marchés économiques et le niveau très élevés de la concurrence, il s’agit, dit-on chez Microsoft d’aider les entreprises à rester compétitives ; à avoir une plus grande mobilité et réactivité afin de mieux répondre aux défis de l’enjeu économique du moment.
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