Posté par mediatic le 29 septembre 2008
Il y a trois jours nous annoncions un rebondissement dans l’affaire Molière TV contre TVS1. Nous ne savions pas qu’elle allait continuer à rebondir. Le dernier épisode de cette saga médiatique est cette « attaque armée opérée contre les installations de la chaîne de télévision privée Molière TV et qui s’est soldée par la rafle de tout le matériel de diffusion et le passage à tabac, sous menace des armes, de deux cameraman trouvés sur les lieux », selon un communiqué de Journaliste en Danger (JED).
L’association de défense de la liberté de la presse rapporte en effet que, dans la nuit du vendredi 26 septembre 2008 peu après 2h00 du matin, une douzaine de Policiers en tenue et cagoulés ont débarqué, à bord de trois jeeps de la police de couleur blanche avec gyrophares et une Pick-up double cabine, dans le quartier Binza Pigeon à Kinshasa/Ngaliema où se trouvent logés, depuis quelques temps, les studios de Molière TV. Après avoir coupé l’électricité dans le quartier et dispersé les gens qui veillaient à un deuil, les policiers ont forcé l’entrée des studios de la chaîne de Télévision et emporté l’émetteur, les caméras et micros, les tables de mixage audio et vidéo, un PC de montage, des cassettes et DVD ainsi qu’un générateur.
L’attaque contre les installations de Molière TV – dont les raisons officielles ne sont pas connues – intervient près de deux semaines après celle des installations de Global TV qui s’est produite dans des conditions similaires.
Face à la multiplication et à la banalisation de ces actes de violence contre les médias, JED considère qu’un nouveau silence des autorités politiques et judiciaires congolaises équivaudrait à une prime à l’impunité et une caution donnée à ce qui apparaît, ni plus ni moins, comme une violence d’Etat contre des médias qui dérangent.
L’association demande par conséquent au Procureur Général de la République, M. Mushagalusha Ntayondezi et à l’Auditeur Général des FARDC (Forces Armées de la RD. Congo), le Général Ponde Isambwa de diligenter toutes affaires cessantes, une enquête sérieuse afin d’identifier les exécutants et les commanditaires de cette énième attaque d’un média en pleine nuit par des éléments armés identifiés comme appartenant aux services de sécurité.
Il y a lieu de rappeler que l’attaque contre Molière TV intervient quelques jours après que le responsable de cette chaîne, se fondant sur la décision de justice en sa faveur, avait commencé à émettre.
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Posté par mediatic le 25 septembre 2008
Les téléspectateurs de Kinshasa ont été surpris de recevoir de nouveau le signal de Molière TV après cinq mois d’interruption. Renseignement pris, la chaîne a repris ses droits à l’issue d’une procédure judiciaire qui lui restitue la fréquence 63 par laquelle émettait jusqu’ici – depuis le mois de mai 2008 – la chaîne TVS1. Cette décision judiciaire constitue un énième rebondissement dans une affaire qui en a connu et qui, assurément, en connaîtra d’autres, les responsables de TVS1 étant déterminés à ne pas baisser les bras. La guerre des fréquences n’est donc pas terminée.
Pour vous rafraîchir la mémoire sur ce dossier, voici un condensé d’un article publié par Medi@tic dans son édition de juin dernier.
La chaîne Molière TV a été suspendue d’émission par la haute autorité des médias en date du 25 mai 2008. A sa charge, « le manque criant de professionnalisme dans le traitement de l’information », « la diffusion des images et des sons portant atteinte à la pudeur et chargés d’une campagne d’incitation à la haine et au meurtre ». A la fin de la suspension, il découvre que la fréquence par laquelle il émettait a été attribuée à une autre chaîne, TVS1.
C’est là que débute une bataille juridico-médiatique qui va mettre en lumière les incohérences au sein même des institutions chargées de gérer le secteur des télécommunications.
Conflit de compétence
A l’analyse, peut-on ainsi lire dans le numéro 01 de Medi@tic, il y a lieu de relever que s’il y a une plainte à formuler, c’est celle relative au cafouillage auquel se sont livrés les services de l’Etat. L’unité de commandement dans le secteur n’aurait jamais occasionné ce genre de travers. En attribuant concurremment les fréquences, le ministère des PTT et l’ARPTC sont les vrais responsables de cette confusion. « Point n’est besoin de rappeler ici les dispositions légales qui confèrent à l’ARPTC le pouvoir d’assigner les fréquences nécessaires au fonctionnement des stations de la télédiffusion et de la radiodiffusion », fait d’ailleurs remarquer fort à propos le président de cette instance de régulation à la Secrétaire générale des PTT dans sa correspondance du 09 mai 2008. Ce conflit de compétence a aussi été stigmatisé par le rapport de la commission d’enquête du Sénat sur le secteur des télécommunications.
La question qui se pose dès lors est celle de savoir s’il est normal que les usagers fassent les frais d’un conflit qui, pourtant, doit avoir été clairement réglé à travers les textes qui définissent les attributions aussi bien du ministère des PTT que de l’ARPTC. Quelle est l’autorité habilitée à décanter cette situation? La question mérite d’être posée dès lors que les pouvoirs publics, qui ont la responsabilité de veiller à une application impartiale de la loi, semblent avouer leur impuissance.
Il reste à présent à savoir quelles nouvelles surprises ce dossier nous réserve.
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Posté par mediatic le 24 septembre 2008
Mercredi 24 septembre 2008. La Radio Télévision Nationale Congolaise (RTNC), média public, démarre son journal parlé de 6h00 par une information sur l’audience que le chef de la maison civile du Président Kabila a accordée à la délégation de l’ordre des médecins. La raison de cette audience ? Ils sont allés remercier le président de la République pour la confiance qu’il a placée dans les médecins congolais en décidant que l’accouchement de la Première Dame ait lieu au pays.
L’information vaut peut-être son pesant d’or. Mais, mérite-t-elle de figurer en ouverture du journal parlé ? Nombreux sont ceux qui doivent sans aucune doute se poser la question. Si, dans une monarchie, une naissance constitue un événement national – raison de succession oblige – ce n’est pas forcément le cas dans une démocratie. Ou, en tout cas, pas au point de retenir l’attention des médias publics plusieurs jours de suite.
Il faut dire qu’à la RTNC, la hiérarchisation des informations dans le journal ne tient pas compte des critères de sélection universellement admis. Chaque journal parlé ou télévisé de la chaîne publique commence invariablement par :
- les activités du Président de la République
- les activités des deux chambres du Parlement
- les activités du Gouvernement
- les activités des autres institutions de la République
Ensuite viennent les autres : les faits sociaux qui intéressent la population, les acteurs des autres secteurs… Une logique d’une république bananière, serait-on tenté de dire. Mais, qu’est-ce que vous voulez ? Il faut bien honorer les mains qui donnent les moyens ou qui font les carrières.
La notion de média public – média au service de l’intérêt public – est donc encore un concept à construire en RDC. Et cela, 11 ans après la chute de la dictature décriée du maréchal Mobutu.
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Posté par mediatic le 11 septembre 2008
L’Union Africaine des Télécommunications (UAC) est disposée à aider le gouvernement congolais à mettre en place un environnement propice à la mise en réseau des entreprises de télécommunication et à promouvoir la visibilité des acteurs des NTIC. C’est le secrétaire général de cette organisation panafricaine, M. Jacques Akossi Akossi, qui l’a déclaré à l’issue de l’audience que lui a accordée le ministre des PTT, Mme Louise Munga Mesozi. Pour l’UAC en effet, les TIC sont considérées aujourd’hui comme étant des outils indispensables pour le développement.
M. Akossi a par la même occasion annoncé l’intention de son institution de rouvrir ses portes à Kinshasa qui est son siège officiel. Il a été délocalisé temporairement à Nairobi en 1997 à la suite de l’instabilité politique connue pendant cette période en République Démocratique du Congo.
Sans doute que le retour de l’UAC à Kinshasa va, comme l’espère M. Akossi, susciter une prise de conscience pour le développement des TIC dans ce pays, étant donné que cette institution panafricaine a pour mission de promouvoir le développement des nouvelles technologies de l’information et de la communication dans le continent africain.
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